LES JOUEURS DE SKAT, OTTO DIX

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DIAPO SYMPA

DIAPO

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Oeuvre de l’époque contemporaine, XXème siècle.

Courant artistique expressionniste

Date : 1920

Otto DIX, artiste Allemand né en 1891 mort en 1969. Otto combat pendant les quatre années de la Première guerre mondiale. Il occupe le poste de mitrailleur sur plusieurs fronts, par exemple la Somme.

C’est une huile sur toile et collages conserver à la Galerie Nationale de Berlin

De 1920 à 1924, Dix a réalisé deux tableaux montrant les conséquences physiques de la Grande guerre sur les anciens combattants. Les « Gueules cassées » avec le tableau des Joueurs de cartes (1920) et les estropiés avec le tableau Rue de Prague(1920).

DESCRIPTION :

Il n’y a que 2 plans au tableau : les hommes au premier plan et les objets en arrière plan qui forment la scène.

Ce tableau représente une scène quotidienne où des hommes jouent au skat; jeu de cartes populaire en Allemagne.

Ces hommes sont assis dans un café de Dresde (ville allemande).

LES PERSONNAGES :

Afficher l'image d'origineLE PERSONNAGE AU CENTRE DU TABLEAU : Il lui manque de la peau sur la tête,
Il a été scalpé.
Scalper est une pratique guerrière qui consiste à détacher une partie du cuir chevelu d’un adversaire, mort ou vivant. Le scalp devient un trophée de guerre.

Il a un oeil de verre et pas d’oreille

Il n’a pas de mains. Les cartes sont tenues entre ses dents ou posées sur un socle.

Deux moignons à la place des jambes qu’il a perdues à la guerre.

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LE PERSONNAGE DE GAUCHE : Son visage est brûlé avec des cicatrices,il a perdu un œil.

Un tuyau lui sert à entendre la conversation. Il a perdu l’audition.

Il a perdu ses deux bras à la guerre alors il joue aux cartes avec un pied et une main articulée.

Il ne lui reste qu’une jambe, l’autre étant une jambe de bois

Afficher l'image d'origineLE PERSONNAGE DE DROITE : Fausses mâchoires en métal.
Dix a inscrit: baisse la mâchoire prothésisde marque Dix, il a mis sa propre photo et inscrit la phrase: seulement véritable avec l’image de l’inventeur.

L’extrémité du nez est recouverte d’un bandeau de cuir noir.

Il a ses deux mains. L’une est articulée, l’autre est une prothèse

Il n’a pas de jambes

La croix de fer allemande est une médaille, décoration militaire rétablie en 1914. Cette croix montre que le personnage est allemand et qu’il a fait la Première Guerre Mondiale

LES DETAILS :

Afficher l'image d'origineLe Dresdner Anzeiger, Le Dredner Neueste, Le Breliner Tageblat sont trois journaux allemands qui font référence au conflit franco-allemand pendant la première Guerre Mondiale.

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A l’intérieur du lampadaire
on distingue une tête de mort

 

LES COULEURS : La gamme de couleurs est très restreinte : verdâtre, noir, bleu foncé (=des tons froids dominants) encadrent le rose tirant sur le rouge sang des visages des personnages.

CONTRASTE ENTRE LE CLAIR : Les cartes sont blanches, les personnages ont des couleurs claires qui les mettent en valeur

ET L’OSCUR : la pièce est sombre; le marron finit par se confondre avec le noir.

ANALYSE :

A travers ce tableau, Otto Dix entend probablement choquer le public en représentant des anciens combattants aux corps affreusement mutilés ; il cherche à mettre en avant le caractère absurde voire grotesque de la guerre et de ce qu’elle a engendré dans la société.

Les mutilations renvoient bien sûr à la violence subie pendant la guerre mais aussi de l’impuissance des médecins à réparer les corps dont témoigne le recours à
l’appareillage prothétique. Celui-ci s’apparente à une forme de camouflage ou de cache misère

Ces personnages sont déshumanisés : ils ne sont plus qu’un assemblage de morceaux, des êtres hybrides, « raccommodés » grossièrement

Le peintre souligne le grotesque de la scène pour mieux exprimer son horreur de la guerre et du militarisme  : semblables à des pantins, des marionnettes ces hommes sans regard et au visage figé ont été utilisés pour faire la guerre

La partie de cartes qu’il font n’en est d’ailleurs plus vraiment une, puisque leur jeu est visible par tous : pour eux, les « jeux sont faits ».

La mort les poursuit (voir la forme qui apparaît sur la lampe) et, reclus dans l’obscurité d’un café, ils restent entre eux à l’écart du reste de la société.

La croix de fer sur le costume du joueur de droite apparaît comme une récompense bien dérisoire dans ce contexte et exprime le rejet par Otto Dix d’une forme de patriotisme développé après-guerre chez certains anciens combattants.

L’art contemporain n’est pas là que pour faire « joli », il donne à réfléchir

Peut-être s’est-il inspiré du tableau de Paul Cézanne, peintre impressionniste français qui avait peint ce tableau où trois hommes s’affrontent calmement autour d’un jeu de cartes. (En 1890)

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